
Aujourd’hui, à l’Assemblée nationale a été présentée une loi proposant l’insertion de l’inceste dans le code pénal.
Terme barbare pour les uns, terme tabou pour d’autres, indifférence pour certains, abrutisme pour d’autres, sujet à une loi pour d’autres encore.
Que propose cette loi (numéro 1538, de Marie-Louise Fort) exactement et que va-t-elle changer ?
Lire une partie de cette proposition de loi pour mieux comprendre :
Ensuite, il est nécessaire pour la victime comme pour l’accusé reconnu coupable, et au-delà pour la société, de poser sur l’acte le terme qui lui convient. Mais, précisons qu’il n’est aucunement question d’introduire une hiérarchie entre les infractions d’inceste et de viol ou d’agression sexuelle. C’est pourquoi d’ailleurs, le Titre 1er ne crée pas une nouvelle infraction mais contribue à mieux qualifier celles de viol et d’autres agressions sexuelles. Il n’est donc question que de prendre en compte la réalité et la spécificité de l’inceste.
Or l’intégration dans la loi de cette spécificité de l’inceste donnera une base solide à l’action réglementaire pour adapter le cadre et les moyens de la recherche de la preuve aux affaires concernées. Ainsi, dans les cas d’inceste, le contexte de la cellule familiale est une donnée essentielle. Plus peut-être que chacun de ses membres, c’est donc la famille dans sa globalité, comme univers et comme ensemble de relations, qui doit faire l’objet d’une enquête psychologique et sociale.
Enfin, la distinction dans les circonstances aggravantes entre les infractions perpétrées au sein de la famille et celles commises par une personne extérieure ayant autorité, sans changement dans l’échelle des peines, ouvrirait aussi sur une meilleure compréhension de ces infractions. Tant dans l’accompagnement des victimes que dans le suivi carcéral et post-carcéral des agresseurs, cette dichotomie apparaît nécessaire. Cette séparation est aussi indispensable à l’étude statistique affinée des violences sexuelles sur mineurs et donc à la mise en œuvre de politiques publiques plus efficaces. La confusion entre personne ayant autorité et membre de la famille est à ce jour un obstacle.
Si cela ne changera pas la face du monde et si l’inceste, par contre, est un crime bien spécifique, ce en quoi cette loi va modifier les données, est inséré dans le code pénal, cela enlèvera déjà un tabou et le silence qui pèse énormément sur les victimes. Cela devrait permettre également un suivi particulier des victimes. Si cela pouvait également changer la mentalité dans le haut personnel de l’éducation, cela ne serait pas un mal. Car je me suis heurtée, lorsque je travaillais dans un collège, à ce même tabou, cette « peur » de parler de la chose, le principal se cachant derrière les cours d’éducation civique que dispensent les professeurs, affirmant par là même que la « chose » était abordée en cours, et, refusant par là-même l’intervention d’une association qui a fait ses preuves en la matière, et pour cause, cette même association, l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste (AIVI) à l’origine même de cette proposition de loi…
Une loi avait été présentée par Christian Estrosi, en 2005, mais se révélait très incomplètte, à mon sens car ne prenant en compte que les abus sexuels par « pénétration » et non les abus sexuels qui peuvent se présenter sour diverses formes et qui ont les mêmes conséquences sur l’enfant ou l’adolescent et sa vie future. La nouvelle loi stipule que l’abus concerne toute « ateinte sexuelle » et préconise également l’information dans les écoles, collèges et lycées sur la sexualité et les violences.
Important également :
« Cette formation comporte un module pluridisciplinaire relatif aux infractions sexuelles à l’encontre des mineurs et leurs effets. Les magistrats, les avocats et les personnels de la police et de la gendarmerie nationale et des polices municipales reçoivent une formation initiale et continue dans le domaine de la psychologie appliquée. »
Ce qui m’horripile déjà, après avoir expérimenté un dialogue avec un socialiste sur ce texte sur Facebook, ce sont des aberrantes pensées mettant en doute les propos de ce texte. J’en parlerai peut-être, mais c’est tellement absurde qu’il me faut reprendre les points qui ont été soulevés pour avoir un argument de taille. Contre la connerie humaine.
Merci, madame marie-Louise Fort, ainsi qu’à tous ceux qui ont soutenu ce projet (je pense particulièrement à un ami), d’avoir eu le courage et la ferme volonté d’apporter la reconnaissance spécifique de l’inceste dans le code pénal, ainsi que toutes les mesures qui doivent l’accompagner.
Et donc, j’étais devant mon écran quand cette proposition a été faite. Regardez bien la photo de cette petite fille. La femme aimerait avoir le même sourire.
Retrouver ici, tous les articles sur l’inceste qui sont sur ce blog.
A lire également, l’article sur :
– 20 minutes.fr
– Le site de Marie-Louise Fort
– Un site proposant de l’aide à Nantes
– Le site de Paul BENSUSSAN
LA LOI A ETE ADOPTEE !

Après...